Bandeau_drapeaux

par | 22 Nov, 2021

« La petite fille au napalm” ou le symbole de la guerre du Vietnam  (Nick UT – 8/06/1972)

Quoi de plus insupportable, que la vision de ces enfants terrorisés et de cette petite fille nue hurlant de douleur ? Comment ne pas être frappé par le contraste entre ce drame, au premier plan, et derrière, l’indifférence des soldats ? Difficile de rester impassible devant cette photo qui nous plonge dans la réalité de la guerre. Nick UT l’a dévoilée aux yeux de tous en symbole des atrocités de la guerre du Vietnam.
Ce 8 juin 1972, Nick UT, un jeune journaliste-photo de 21 ans d’origine vietnamienne, fait un reportage pour le compte de l’agence Associated Press de New York. Il est embarqué dans un pool de journalistes internationaux et, avec ses quatre appareils-photos, suit une colonne de soldats sud-vietnamiens sur la Route 1 qui mène à Trang-Bang. Ce petit village situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Saigon est aux mains des communistes. Nick UT et ses confrères assistent alors en direct à une terrible bavure : un avion sud-vietnamien vient de larguer des bombes au napalm (essence gélifiée) sur un temple bouddhiste où sont réfugiés des civils et non, comme le pilote le croyait, des combattants Viêt-Cong.
Nick UT dégaine aussitôt ses appareils-photo et commence à immortaliser, d’abord, des silhouettes fantomatiques qui sortent des flammes et d’un nuage de fumée. Puis apparaissent des enfants terrorisés et surtout une fillette de 9 ans, Kim PHUC qui court nue, brûlée au troisième degré sur une grande partie de son corps. Elle hurle « Trop chaud ! Trop chaud ! », tandis que son frère Tam supplie les adultes présents : « Aidez ma sœur ! » Un journaliste britannique de la chaîne ITN se précipite vers la fillette en état de choc pour la calmer. Nick UT la conduit ensuite aux urgences de l’hôpital de Saigon dans l’espoir de la sauver, avant de transmettre ses photos à l’Associated Press.

 

Nick UT

En vain… La photo de Nick UT intitulée à l’origine The terror of war (le cliché est recadré) n’est pas retenue par l’agence de presse : elle est même censurée pour cause de nudité de la fillette. Hort HAAS, un confrère allemand animé par l’intérêt journalistique exceptionnel de la photo, va alors peser de tout son poids pour que Nick UT publie quand même son cliché, le 12 juin 1972 dans le New York Times. Une photo-choc qui dévoile au monde entier l’horreur de la guerre et qui, rapidement, devient une des premières photos virales tandis que différents mouvements politiques, idéologiques ou même religieux s’en emparent. Certains prétendent même qu’elle aurait changé le cours de l’histoire en accélérant la fin de la guerre. 
Le photographe est resté en contact avec sa petite protégée qui le considère comme son sauveur : après l’intervention rapide du journaliste, la grande brûlée est restée 14 mois à l’hôpital et a subi 17 opérations. Aujourd’hui, Kim PHUC réside au Canada avec sa famille. Nommée ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO en 1997, elle consacre sa vie à promouvoir la Paix dans le monde, continue ses actions pour les enfants victimes de la guerre et finance plusieurs projets d’écoles et d’hôpitaux dans le monde entier.
Devenu célèbre grâce à ce cliché emblématique, Nick UT s’est vu gratifier de nombreux prix comme le World Press Photo en 1972 et le prix Pulitzer un an plus tard. En 1975, le photographe quitte le Vietnam pour le Japon où il continue à travailler au sein de l’agence Associated Press. Deux ans plus tard, il s’installe à Los Angeles. Le photographe de la petite fille en pleurs de la guerre du Vietnam poursuit sa carrière. Le hasard fait, que 35 ans après, jour pour jour, une autre de ses photos a fait le tour de la planète, en un clic cette fois-ci. Celle du visage de Paris HILTON sortant du tribunal, en pleurs elle aussi.
Quant à l’image fétiche de la guerre du Vietnam gravée à tout jamais dans la mémoire de tous, elle fait et fera encore couler beaucoup d’encre, comme en 2016,  un an avant la retraite du photographe, elle s’est vue de nouveau censurée, cette fois par le réseau social Facebook et toujours pour cause de nudité.

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par | 22 Nov, 2021

« La petite fille au napalm” ou le symbole de la guerre du Vietnam  (Nick UT – 8/06/1972)

Quoi de plus insupportable, que la vision de ces enfants terrorisés et de cette petite fille nue hurlant de douleur ? Comment ne pas être frappé par le contraste entre ce drame, au premier plan, et derrière, l’indifférence des soldats ? Difficile de rester impassible devant cette photo qui nous plonge dans la réalité de la guerre. Nick UT l’a dévoilée aux yeux de tous en symbole des atrocités de la guerre du Vietnam.
Ce 8 juin 1972, Nick UT, un jeune journaliste-photo de 21 ans d’origine vietnamienne, fait un reportage pour le compte de l’agence Associated Press de New York. Il est embarqué dans un pool de journalistes internationaux et, avec ses quatre appareils-photos, suit une colonne de soldats sud-vietnamiens sur la Route 1 qui mène à Trang-Bang. Ce petit village situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Saigon est aux mains des communistes. Nick UT et ses confrères assistent alors en direct à une terrible bavure : un avion sud-vietnamien vient de larguer des bombes au napalm (essence gélifiée) sur un temple bouddhiste où sont réfugiés des civils et non, comme le pilote le croyait, des combattants Viêt-Cong.
Nick UT dégaine aussitôt ses appareils-photo et commence à immortaliser, d’abord, des silhouettes fantomatiques qui sortent des flammes et d’un nuage de fumée. Puis apparaissent des enfants terrorisés et surtout une fillette de 9 ans, Kim PHUC qui court nue, brûlée au troisième degré sur une grande partie de son corps. Elle hurle « Trop chaud ! Trop chaud ! », tandis que son frère Tam supplie les adultes présents : « Aidez ma sœur ! » Un journaliste britannique de la chaîne ITN se précipite vers la fillette en état de choc pour la calmer. Nick UT la conduit ensuite aux urgences de l’hôpital de Saigon dans l’espoir de la sauver, avant de transmettre ses photos à l’Associated Press.

 

Nick UT

En vain… La photo de Nick UT intitulée à l’origine The terror of war (le cliché est recadré) n’est pas retenue par l’agence de presse : elle est même censurée pour cause de nudité de la fillette. Hort HAAS, un confrère allemand animé par l’intérêt journalistique exceptionnel de la photo, va alors peser de tout son poids pour que Nick UT publie quand même son cliché, le 12 juin 1972 dans le New York Times. Une photo-choc qui dévoile au monde entier l’horreur de la guerre et qui, rapidement, devient une des premières photos virales tandis que différents mouvements politiques, idéologiques ou même religieux s’en emparent. Certains prétendent même qu’elle aurait changé le cours de l’histoire en accélérant la fin de la guerre. 
Le photographe est resté en contact avec sa petite protégée qui le considère comme son sauveur : après l’intervention rapide du journaliste, la grande brûlée est restée 14 mois à l’hôpital et a subi 17 opérations. Aujourd’hui, Kim PHUC réside au Canada avec sa famille. Nommée ambassadrice de bonne volonté de l’UNESCO en 1997, elle consacre sa vie à promouvoir la Paix dans le monde, continue ses actions pour les enfants victimes de la guerre et finance plusieurs projets d’écoles et d’hôpitaux dans le monde entier.
Devenu célèbre grâce à ce cliché emblématique, Nick UT s’est vu gratifier de nombreux prix comme le World Press Photo en 1972 et le prix Pulitzer un an plus tard. En 1975, le photographe quitte le Vietnam pour le Japon où il continue à travailler au sein de l’agence Associated Press. Deux ans plus tard, il s’installe à Los Angeles. Le photographe de la petite fille en pleurs de la guerre du Vietnam poursuit sa carrière. Le hasard fait, que 35 ans après, jour pour jour, une autre de ses photos a fait le tour de la planète, en un clic cette fois-ci. Celle du visage de Paris HILTON sortant du tribunal, en pleurs elle aussi.
Quant à l’image fétiche de la guerre du Vietnam gravée à tout jamais dans la mémoire de tous, elle fait et fera encore couler beaucoup d’encre, comme en 2016,  un an avant la retraite du photographe, elle s’est vue de nouveau censurée, cette fois par le réseau social Facebook et toujours pour cause de nudité.

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