Bandeau_drapeaux

par | 14 Fév, 2022

Un couple s’embrasse fougueusement au milieu de la foule devant l’Hôtel de ville. Comme pour figer leur instant de bonheur, les amoureux sont immobiles au milieu de l’agitation de la rue. Une pose pourtant loin d’être spontanée. Elle a été créée de toutes pièces par le photographe Robert DOISNEAU. Le magazine Life lui avait demandé d’illustrer le thème de l’Amour à Paris. En réalité, les deux tourtereaux, élèves des cours Simon, ont accepté de se prêter au jeu. Seule la foule de badauds en arrière-plan de la photo, est composée de vrais anonymes, comme en témoigne le regard surpris de la femme à gauche du couple. Le cliché symbolique de ces French lovers paraît dans le numéro de juin 1950 du magazine américain. S’il a contribué à la renommée internationale de l’artiste, la photo mythique ne connaîtra son vrai succès que bien plus tard, lorsque sa mise en scène et le nom du couple d’inconnus seront révélés au grand jour…

harrytrask

Robert DOISNEAU naît en 1912 à Gentilly. Son parcours artistique commence dans  les années 1930 à la naissance du photojournalisme. Le jeune apprenti de 18 ans fait ses premiers pas au sein de l’Atelier Ullmann, spécialisée dans la photographie publicitaire. Il découvre ensuite la photographie humaniste au contact de l’avant-gardiste André VIGNEAU. En 1932, son premier reportage sur le marché aux Puces de Saint Ouen, est publié dans le quotidien illustré, l’Excelsior. Deux ans plus tard, Robert DOISNEAU intègre le service photo des usines Renault. L’œil du photographe se pose alors sur le monde industriel et ouvrier des chaînes de montage. En 1939, le photographe prend son indépendance et rejoint l’agence Rapho. Après la guerre, il en devient le collaborateur officiel et il y restera très attaché.
Bien loin de la photo d’actualité, Robert DOISNEAU va alors s’attacher à montrer la réalité qui l’entoure. Celles des gens ordinaires dans leur vie quotidienne dans les rues populaires de Paris et de celles de banlieue.  Il guette ses sujets : habitants, commerçants, artisans, amoureux, clochards, gamins des rues ou écoliers…, les prenant sur le vif pour immortaliser l’instant unique d’un moment de bonheur, de joie, d’amour ou parfois de mélancolie. C’est la période la plus prolifique des œuvres de DOISNEAU. Certains de ses clichés les plus célèbres comme “ La voiture Fondue  » (1944), “ L’information scolaire ” (1946), “ Le baiser de l’hôtel de ville ” (1950) sont publiés  dans des magazines comme Vogue, Le Point, Life, Paris Match …

Le talent du photographe est récompensé tout au long de sa carrière : Prix Kodak en 1947, Prix Niepce en 1956, Grand Prix National de la Photographie en 1983. Robert DOISNEAU expose également son œuvre, notamment au MCA (Musée d’Arts Plastiques de Chicago) en 1960.

 

En 1986, la côte de popularité de l’artiste s’envole lorsque Life Magazine décide de vendre au monde entier 410 000 posters du “ Baiser de l’hôtel de ville. Le cliché devient, certes, emblématique de l’œuvre du photographe mais fait aussi naître un contentieux quand le couple d’acteurs décide de revendiquer leur droit à l’image. S’enchaîne alors une série de procédures dont la plus retentissante est un procès, en 1992, entre Robert DOISNEAU et le couple identifié.  Si les deux protagonistes sont déboutés, les nombreuses actions juridiques révélées au grand public, ont entaché la magnificence du célèbre cliché.

 

Le photographe décède à Montrouge en avril 1994. Reconnu comme un des plus grands photographes humanistes, le pionnier du photojournalisme et de la photographie de rue laisse derrière lui une œuvre gigantesque aux multiples facettes.

NewsLetters

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par | 14 Fév, 2022

Un couple s’embrasse fougueusement au milieu de la foule devant l’Hôtel de ville. Comme pour figer leur instant de bonheur, les amoureux sont immobiles au milieu de l’agitation de la rue. Une pose pourtant loin d’être spontanée. Elle a été créée de toutes pièces par le photographe Robert DOISNEAU. Le magazine Life lui avait demandé d’illustrer le thème de l’Amour à Paris. En réalité, les deux tourtereaux, élèves des cours Simon, ont accepté de se prêter au jeu. Seule la foule de badauds en arrière-plan de la photo, est composée de vrais anonymes, comme en témoigne le regard surpris de la femme à gauche du couple. Le cliché symbolique de ces French lovers paraît dans le numéro de juin 1950 du magazine américain. S’il a contribué à la renommée internationale de l’artiste, la photo mythique ne connaîtra son vrai succès que bien plus tard, lorsque sa mise en scène et le nom du couple d’inconnus seront révélés au grand jour…

harrytrask

Robert DOISNEAU naît en 1912 à Gentilly. Son parcours artistique commence dans  les années 1930 à la naissance du photojournalisme. Le jeune apprenti de 18 ans fait ses premiers pas au sein de l’Atelier Ullmann, spécialisée dans la photographie publicitaire. Il découvre ensuite la photographie humaniste au contact de l’avant-gardiste André VIGNEAU. En 1932, son premier reportage sur le marché aux Puces de Saint Ouen, est publié dans le quotidien illustré, l’Excelsior. Deux ans plus tard, Robert DOISNEAU intègre le service photo des usines Renault. L’œil du photographe se pose alors sur le monde industriel et ouvrier des chaînes de montage. En 1939, le photographe prend son indépendance et rejoint l’agence Rapho. Après la guerre, il en devient le collaborateur officiel et il y restera très attaché.
Bien loin de la photo d’actualité, Robert DOISNEAU va alors s’attacher à montrer la réalité qui l’entoure. Celles des gens ordinaires dans leur vie quotidienne dans les rues populaires de Paris et de celles de banlieue.  Il guette ses sujets : habitants, commerçants, artisans, amoureux, clochards, gamins des rues ou écoliers…, les prenant sur le vif pour immortaliser l’instant unique d’un moment de bonheur, de joie, d’amour ou parfois de mélancolie. C’est la période la plus prolifique des œuvres de DOISNEAU. Certains de ses clichés les plus célèbres comme “ La voiture Fondue  » (1944), “ L’information scolaire ” (1946), “ Le baiser de l’hôtel de ville ” (1950) sont publiés  dans des magazines comme Vogue, Le Point, Life, Paris Match …

Le talent du photographe est récompensé tout au long de sa carrière : Prix Kodak en 1947, Prix Niepce en 1956, Grand Prix National de la Photographie en 1983. Robert DOISNEAU expose également son œuvre, notamment au MCA (Musée d’Arts Plastiques de Chicago) en 1960.

 

En 1986, la côte de popularité de l’artiste s’envole lorsque Life Magazine décide de vendre au monde entier 410 000 posters du “ Baiser de l’hôtel de ville. Le cliché devient, certes, emblématique de l’œuvre du photographe mais fait aussi naître un contentieux quand le couple d’acteurs décide de revendiquer leur droit à l’image. S’enchaîne alors une série de procédures dont la plus retentissante est un procès, en 1992, entre Robert DOISNEAU et le couple identifié.  Si les deux protagonistes sont déboutés, les nombreuses actions juridiques révélées au grand public, ont entaché la magnificence du célèbre cliché.

 

Le photographe décède à Montrouge en avril 1994. Reconnu comme un des plus grands photographes humanistes, le pionnier du photojournalisme et de la photographie de rue laisse derrière lui une œuvre gigantesque aux multiples facettes.

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