bandeau_autoportrait

par | 5 Mar, 2021

Aujourd’hui, les « selfies » inondent les réseaux sociaux. Mais aussi étrange que cela paraisse, ils existaient bien avant l’avènement du numérique. L’idée de se mettre en scène remonte au mitan du 19ième siècle. Précisément, en 1837, quand le daguerréotype voit le jour. Le portrait photographique devient alors l’art le plus prisé de l’époque. Jusqu’alors, l’autoportrait ne s’était exprimé qu’à travers la peinture ; notamment celle d’Albrecht Dürer (1471-1528).
Trois cents ans après, Robert Cornelius réalise le premier autoportrait, le premier selfie, avec son appareil. Notre homme est né à Philadelphie le 1er mars 1809 de parents immigrés d’origine hollandaise. Il se forme à la chimie, matière pour laquelle il se passionne. En 1831, Robert Cornelius rejoint l’entreprise de son père qui est spécialisée dans la fabrication de lampes. En parallèle, il se perfectionne dans le travail des plaques d’argent et du polissage des métaux et arrive rapidement à se faire une réputation. Il est alors approché par Joseph Saxton, génial inventeur, qui lui commande des plaques de cuivre pour des daguerréotypes. Cette rencontre sera décisive pour la suite de sa carrière : avec le chimiste Paul Beck Godard, il met toute son énergie à progresser dans l’art et la technique du daguerréotype. 

robert_capa

En octobre 1839, Robert Cornelius réalise, devant l’entreprise familiale, l’autoportrait qui fera sa renommée. Grâce à la technique qu’il a mise au point, consistant à réduire le temps de pose, il réussit à capturer une image nette de son buste. C’est le premier autoportrait de l’histoire photographique, le premier selfie. Sa pose est naturelle, il a les cheveux en bataille et les bras croisés. Son regard fixé sur l’objectif paraît toutefois anxieux : sans doute, se demande-t-il si son expérience fonctionnera. Le résultat ? Une photo que l’on croirait actuelle, mais passée à travers un filtre « Vintage ».
Par la suite, il ouvre, en 1840, deux des premiers studios photos des Etats-Unis. Mais trois ans plus tard, la concurrence croissante sur ce secteur, l’amène à se consacrer à un autre progrès : l’éclairage au gaz. C’est à lui que l’on doit celui de l’exposition universelle de 1876. Père de famille et souhaitant mieux gagner sa vie, il retourne toutefois travailler dans l’entreprise familiale où il terminera sa carrière. Il meurt en Pennsylvanie, le 10 août 1893.
Une polémique existe quant à la légitimité de ce premier autoportrait – d’autres comme Hippolyte Bayard s’y sont essayé et ne furent pas reconnus – mais Robert Cornelius reste quand même le pionnier de cette nouvelle technique de photographie et le précurseur de la génération « selfies ».

NewsLetters

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par | 5 Mar, 2021

Aujourd’hui, les « selfies » inondent les réseaux sociaux. Mais aussi étrange que cela paraisse, ils existaient bien avant l’avènement du numérique. L’idée de se mettre en scène remonte au mitan du 19ième siècle. Précisément, en 1837, quand le daguerréotype voit le jour. Le portrait photographique devient alors l’art le plus prisé de l’époque. Jusqu’alors, l’autoportrait ne s’était exprimé qu’à travers la peinture ; notamment celle d’Albrecht Dürer (1471-1528).
Trois cents ans après, Robert Cornelius réalise le premier autoportrait, le premier selfie, avec son appareil. Notre homme est né à Philadelphie le 1er mars 1809 de parents immigrés d’origine hollandaise. Il se forme à la chimie, matière pour laquelle il se passionne. En 1831, Robert Cornelius rejoint l’entreprise de son père qui est spécialisée dans la fabrication de lampes. En parallèle, il se perfectionne dans le travail des plaques d’argent et du polissage des métaux et arrive rapidement à se faire une réputation. Il est alors approché par Joseph Saxton, génial inventeur, qui lui commande des plaques de cuivre pour des daguerréotypes. Cette rencontre sera décisive pour la suite de sa carrière : avec le chimiste Paul Beck Godard, il met toute son énergie à progresser dans l’art et la technique du daguerréotype. 

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En octobre 1839, Robert Cornelius réalise, devant l’entreprise familiale, l’autoportrait qui fera sa renommée. Grâce à la technique qu’il a mise au point, consistant à réduire le temps de pose, il réussit à capturer une image nette de son buste. C’est le premier autoportrait de l’histoire photographique, le premier selfie. Sa pose est naturelle, il a les cheveux en bataille et les bras croisés. Son regard fixé sur l’objectif paraît toutefois anxieux : sans doute, se demande-t-il si son expérience fonctionnera. Le résultat ? Une photo que l’on croirait actuelle, mais passée à travers un filtre « Vintage ».
Par la suite, il ouvre, en 1840, deux des premiers studios photos des Etats-Unis. Mais trois ans plus tard, la concurrence croissante sur ce secteur, l’amène à se consacrer à un autre progrès : l’éclairage au gaz. C’est à lui que l’on doit celui de l’exposition universelle de 1876. Père de famille et souhaitant mieux gagner sa vie, il retourne toutefois travailler dans l’entreprise familiale où il terminera sa carrière. Il meurt en Pennsylvanie, le 10 août 1893.
Une polémique existe quant à la légitimité de ce premier autoportrait – d’autres comme Hippolyte Bayard s’y sont essayé et ne furent pas reconnus – mais Robert Cornelius reste quand même le pionnier de cette nouvelle technique de photographie et le précurseur de la génération « selfies ».

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